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OPINION : Steve English revient sur la carrière extraordinaire de Jonathan Rea

Wednesday, 3 September 2025 08:20 GMT

Le commentateur du WorldSBK, Steve English, réagit à l’annonce de Jonathan Rea (Pata Maxus Yamaha), qui mettra un terme à sa carrière à temps plein à la fin de la saison.

 

À quatre manches de la fin, beaucoup de choses restent à décider en Championnat du Monde MOTUL FIM Superbike. Le titre est encore en suspens, mais l’avantage est donné à Toprak Razgatlioglu (ROKiT BMW Motorrad WorldSBK Team), qui compte les courses avant son passage en MotoGP. 12 départs à prendre, 12 occasions de gonfler ses statistiques.

12 COURSES RESTANTES : La dernière chance de voir Rea à temps plein

Il y a également 12 occasions de voir Jonathan Rea en piste avant qu’il ne raccroche le cuir. Son annonce n’a pas surpris, au vu de ses difficultés avec la Yamaha. Mais elle marque un nouveau tournant pour le WorldSBK. Sextuple Champion du Monde, Rea est le plus grand pilote que le Championnat ait connu. Au sommet, c’était un compétiteur féroce, qui refusait de perdre. Depuis ses débuts en Superbike, à 18 ans en British Superpbike, il a ébloui les observateurs.

DES RIVALITÉS EN PAGAILLE : Sykes, Davies et les autres…

Les deux dernières saisons ont été compliquées, mais l’ensemble de sa carrière reste exceptionnelle. Le Nord-Irlandais a battu presque tous les records possibles et a connu des rivalités qui ont traversé plusieurs générations. Les plus marquantes furent celle avec Tom Sykes, son coéquipier chez Kawasaki, et Chaz Davies.

Sykes était l’homme fort du clan Kawasaki quand Rea l’a rejoint en 2015. Mais très vite, Rea s’est imposé comme le fer de lance. L’équipe, autrefois centrée sur Sykes, est devenue « Team 65 ». Sa force a toujours été le travail collectif : avec Pere Riba comme chef d’orchestre, ils ont dominé six années durant et Sykes a perdu son leadership. Rea n’a jamais semblé menacé par son voisin de box.

Davies, lui, fut son plus grand rival en piste. Pendant cinq saisons, le Gallois a été son principal adversaire, mais toujours rattrapé par une ou deux erreurs chaque année. La constance et la confiance de Rea faisaient la différence. Son cinquième titre, en 2019, reste le plus impressionnant.

LE COMEBACK DE 2019 : Renverser Bautista

Cette année-là, Alvaro Bautista (Aruba.it Racing – Ducati) avait débarqué et écrasé le début de saison : 11 victoires consécutives pour lancer sa campagne. Avant Imola, je me souviens que Rea m’avait dit : « C’est maintenant ou jamais. Si je veux ce titre, il faut que je gagne ce week-end. » Il s’imposa en Course 1 et en Course Superpole, tandis que la Course 2 étant annulée à cause de la pluie.

Après Imola, Rea comptait encore 58 points de retard. Sept courses plus tard, il avait repris la tête. Sa capacité à transformer l’impossible en inévitable était phénoménale. Ce cinquième sacre fut le plus beau.

L’ÂGE D’OR : Face à Razgatlioglu et Redding

La Kawasaki perdit ensuite de sa superbe, mais WorldSBK entra dans une ère dorée, avec des duels mémorables. Rea se retrouva face à Toprak Razgatlioglu. Sur la piste, leur rivalité était intense, mais le respect était immense. Depuis ses débuts en Superbike, Toprak avait été présenté comme l’héritier de Rea chez Kawasaki. Finalement, leurs chemins divergèrent, mais leur duel est resté spectaculaire.

En 2020, le Championnat s’est résumé à un affrontement Rea – Razgatlioglu – Redding. Kawasaki contre Yamaha contre Ducati. Dans un monde confiné, le WorldSBK offrait un spectacle d’une intensité rare, comme un antidote à la pandémie. Les dernières années furent plus difficiles pour Rea, mais il y eut encore des éclairs : sa 119e victoire restera comme l’une de ses dernières. Opportuniste, brillant, il avait encore montré qu’il savait saisir sa chance dans des conditions changeantes. La magie opérait encore chez Kawasaki. Depuis son passage chez Yamaha, en revanche, il n’a pas retrouvé ce niveau.

LE CRÉPUSCULE : La fin du #65 à plein temps

Décider de se retirer n’a pas été simple, mais pas difficile non plus. Rea voulait encore courir pour gagner. Mais les opportunités ne se présentaient plus. Les équipes, elles, voulaient tourner la page. On pourrait le revoir en 2026 sur quelques wildcards, mais sa carrière à temps plein s’achève. De nouveaux défis l’attendent.

EN CONCLUSION : Une carrière inégalée

La carrière de Jonathan Rea est remarquable, et il est peu probable qu’elle soit égalée de sitôt, encore moins battue. Quand le drapeau à damier tombera sur la saison 2025, il restera dans l’histoire comme le plus grand pilote WorldSBK de tous les temps. Profitez des quatre dernières manches et des 12 ultimes courses du #65 en tant que pilote à plein temps.

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