Rea : « Ce qui va me manquer, c’est ce feu intérieur pour gagner »
La légende du WorldSBK se prépare pour les quatre dernières manches de sa carrière en Championnat MOTUL FIM World Superbike.
Pour la première fois depuis l’annonce de sa retraite, Jonathan Rea (Pata Maxus Yamaha), sextuple Champion du Monde Superbike, s’est exprimé avant de reprendre la piste ce week-end à l’occasion du neuvième Round du calendrier à Magny-Cours. Alors qu’il aborde ses quatre dernières manches en WorldSBK, tous les regards sont rivés sur lui pour savoir s’il pourra renouer avec le podium dans le crépuscule d’une carrière exceptionnelle.
UNE PAGE SE TOURNE : « Je me sens léger, c’est excitant. En 2026, je saute dans l’inconnu »
Sa deuxième saison avec Yamaha avait mal commencé. Souffrant de plusieurs fractures au pied gauche nécessitant une opération, il a pu reprendre la piste qu’au quatrième Round à Crémone. Depuis, ses résultats ont progressé, avec plusieurs apparitions dans le Top 10 et une cinquième place comme meilleur résultat lors de la Course 1 à Donington.
Malgré cette progression, Rea a choisi de mettre fin à 18 ans de carrière en WorldSBK. Le 25 septembre, il a annoncé que ce Round de France serait son dernier en tant que pilote permanent. « Je me sens assez léger, c’est excitant, a-t-il déclaré. En 2026, je saute dans l’inconnu, peu importe ce que ce sera. Pour l’instant, je me concentre sur les quatre dernières manches. C’était important d’annoncer ma décision avant Magny-Cours, pour aborder ce rendez-vous sans l’excitation et l’émotion de l’annonce. Magny-Cours m’a souvent réussi par le passé et je veux terminer ce chapitre en étant fort et compétitif. L’an dernier, j’y ai chuté avec Bulega dans la dernière chicane et j’ai dû être opéré du pouce. Je veux effacer ce souvenir et passé un bon week-end. »
UN POINT FINAL : « C’est la décision la plus difficile de ma carrière »
L’annonce de sa retraite fin août est tombée après une période compliquée avec Yamaha, loin des succès espérés. Leur meilleur résultat commun reste un podium à Donington en 2024.
Rea confie avoir pris sa décision à l’issue du dernier week-end à Balaton Park. « J’avais probablement pris ma décision deux ou trois semaines avant de l’annoncer, après la dernière course. En quittant le paddock de Balaton, j’étais convaincu que c’était le bon choix. Cela trottait dans ma tête depuis longtemps. C’est la décision la plus difficile de ma carrière d’athlète, quand c’est tout ce que tu as toujours connu. Mais pour moi, c’était le bon choix au bon moment. J’ai eu une carrière incroyable, mais maintenant il est temps pour de nouveaux défis, de nouvelles idées, trouver un domaine où je suis bon et tenter d’y être récompensé de la même manière. Le WorldSBK m’a donné énormément, une vie extraordinaire, et je lui suis reconnaissant. Je reviendrai sans doute dans le paddock un jour, peut-être pour remettre des trophées ou simplement passer le week-end. »
TERMINER SUR UNE NOTE POSITIVE : « Donner 100 % à chaque tour, chaque course »
Magny-Cours est le circuit où Rea a connu le plus de succès, avec neuf victoires. Toprak Razgatlioglu (ROKiT BMW Motorrad WorldSBK Team) n’est qu’à une longueur, avec huit succès, et pourrait le dépasser, mais le tracé nivernais serait l’endroit idéal pour renouer avec le podium. « L’objectif est de donner 100 % à chaque tour, chaque course, explique Rea. Si nous réussissons à assembler toutes les pièces du puzzle, on peut viser le podium. Nous avons déjà fini dans le Top 5, donc l’objectif est ambitieux, mais réalisable. Estoril avait aussi été un bon round pour nous l’an dernier, avec une quatrième et une cinquième place. Voyons si les planètes s’alignent. »
REA : « Il y a mille choses qui vont me manquer »
Après 18 saisons et des records qui surpassent ceux des plus grands noms de la discipline, Rea s’apprête à tirer sa révérence. « Ce qui me manquera le plus, c’est ce feu intérieur pour gagner, c’est une sensation incroyable, souligne Rea. Je vais aussi regretter la camaraderie, le travail d’équipe… il y a mille choses qui vont me manquer. Mais il y a aussi des aspects difficiles dont je ne regretterai pas : les blessures, surtout ces dernières années, et les voyages, être loin de la famille. C’est une vie prenante, et sans ça, j’aurai le temps de penser à de nouvelles aventures. Mais dans l’ensemble, ça a été une aventure incroyable. »
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