Malgré une première épreuve à Aragón prometteuse sur une moto qu'il découvrait, la saison 2014 a été difficile pour Mathieu Marchal. De la malchance, des blessures et une convalescence de deux mois n'ont cependant pas empêché le pilote français de terminer à la 15ème position du classement final. Cette saison, Marchal revient plus préparé que jamais et espère faire une croix sur les déboires de la saison dernière.

Des blessures, de la malchance, peux-tu décrire brièvement cette saison 2014 difficile ?

Comme tous les ans, le budget n'était malheureusement pas clôturé avant le début de saison. Nous partions vers l'inconnu et c'était donc compliqué. Néanmoins, je disposais d'une moto neuve grâce à l'un des mes partenaires, un concessionnaire à côté de chez moi. Avec l'expérience que j'avais acquise des saisons précédentes, nous espérions terminer beaucoup mieux. Nous sommes arrivés à Aragón en n'ayant pas fait un seul test avec la moto. Je termine néanmoins 12ème de la course, ce qui était prometteur pour la suite. Nous savions qu'avec un peu plus de roulage nous serions meilleurs et capables d'un Top10 voire beaucoup mieux.

Malheureusement, à Assen je tombe sur une plaque d'huile malgré de bons essais. À partir d'Imola, je me sentais vraiment bien sur la moto et je savais que j'étais en mesure de me battre devant surtout sur les tracés de Misano et de Portimao que j'affectionne particulièrement. Au départ de la course à Misano, Je me fais percuter et je me suis fracturé la première lombaire. J'ai donc manqué deux courses. Je devais être arrêté 3 mois mais je me suis tout de même rendu à Jerez deux mois après sans la certitude d'avoir l'autorisation de rouler. J'ai pu rouler mais le temps que je reprenne mes marques et que je découvre le circuit au guidon de la 600cc, c'était difficile. Je me suis remis dans le rythme rapidement, mais malgré un bon départ, j'ai été victime de problème d'adhérence. En dehors de ce problème, pour un retour de blessure, je pense que c'était positif. Je savais qu'à Magny-Cours il y avait moyen de faire quelque chose. Je me qualifie 4ème à deux dixièmes de la pole. Dans le premier tour de la course, je me fait percuter de nouveau, je reste bloqué sous la moto et le drapeau rouge est levé. Je me blesse à la cheville, mais je décide de prendre le second départ pour ne pas avoir de regret vis à vis de mes partenaires ou du public présent à domicile. En partant 40ème, j'ai réussi à rouler aussi vite que le groupe de tête et je termine 9ème. Ce n'est pas la place que j'attendais mais compte tenu des circonstances, je termine la saison sur une bonne note.

Pour 2015, roulera-tu dans la même structure et sur la même machine ? 

Oui, je conserve ma structure familiale et la même moto grâce au soutien de mon concessionnaire. À partir de cette saison, nous avons décidé de nous offrir les services de Tech Solutions avec Franck Larrive pour tout ce qui concerne les réglages et la préparation de la moto. Nous aurons aussi un technicien en charge des suspensions qui sera présent à nos côtés.

Et concernant le budget, est-ce plus confortable cette saison ? 

Non, le budget n'est toujours pas clôturé malheureusement. Tout le budget qui touche la moto comme les pièces de chute ou la préparation est clôturé. Mais, aujourd'hui, ce dont nous manquons cruellement, c'est le budget déplacements (essence, péages et frais annexes). C'est un budget énorme sur l'ensemble d'une saison.

Après la période de convalescence en raison de ta blessure à la cheville à Magny-Cours, quel a été ton programme durant l'intersaison ? 

J'ai pris le temps qu'il fallait pour me remettre de ces blessures. À partir de là, il fallait absolument que je trouve une solution pour rouler durant l'hiver même si le temps de ma région ne s'y prête pas beaucoup. Au mois de novembre, j'ai fait l'acquisition d'une Supermotard pour m'entrainer. J'ai aussi fait un peu de MotoCross. Le meilleur entrainement pour la moto reste la pratique de la moto. Parallèlement, j'ai aussi suivi une préparation physique pour préparer au mieux cette saison 2015. Samedi et dimanche derniers, nous avons réalisé un test à Aragón afin de préparer la première course.

Souhaites-tu faire une croix sur la saison 2014 en prenant ta revanche cette saison ?

L'objectif est de terminer toutes les courses et d'éviter les blessures si possible. Je pense avoir le niveau de me battre aux avant-postes. L'idéal serait de me battre dans le Top10 voire le Top5 au fur et à mesure des courses.

Contrairement aux saisons précédentes, tu ne seras pas le seul pilotes à défendre les couleurs de la France cette saison, penses-tu que l'expérience jouera en ta faveur ? 

Un pilote reste un pilote qu'il soit Français, Italien ou Espagnol. Sur la piste, nous ne sommes plus amis, nous sommes adversaires. Dans tous les cas, n'importe quel pilote engagé en STK600 cette saison y sera pour gagner et sera un adversaire potentiel. Le but est d'être devant eux, simplement.

Selon toi, y'a-t-il des adversaires qui représentent une menace cette saison ?

Je pense aux pilotes de l'équipe San Carlo. Leur équipe est au plus haut niveau avec des machines très affutées. Généralement, ce sont de très bons pilotes qui roulent vite. On sait déjà que ces pilotes seront aux avant-postes. Je pense aussi à Gauthier Duwelz qui peut être un prétendant pour le titre. Nous en saurons plus après cette première course à Aragón.