À l'issue de la course à Sepang le week-end dernier, Jules Cluzel a repris sept points supplémentaires à Kenan Sofuoglu, son principal rival pour le titre. Cette course s'est jouée jusque dans le dernier tour entre le Français et PJ Jacobsen. Un manque de puissance dans la dernière ligne n'a pas permis à Cluzel de prendre l'ascendant sur l'Américain. Dorénavant, pour Jules Cluzel, l'objectif est clair : terminer Champion du Monde.

Une course qui s'est jouée jusque dans le dernier virage, quel bilan en tires-tu ?

Ce week-end a été relativement compliqué. Nous avons eu quelques problèmes de mise au point jusqu'au départ de la course. Je n'ai pas réalisé autant de tours que je souhaitais. Le week-end avait pourtant bien commencé. Durant la première séance d'essais libres, je n'ai bouclé que trois tours, mais j'étais déjà dans le rythme du meilleur temps. Ensuite, nous avons été victimes de quelques problèmes et nous avons manqué de temps en quelque sorte.

Finalement, penses-tu que la victoire était à ta portée ?

Je savais que j'étais capable de suivre le rythme pour la victoire. Toutefois, nous avons tout de même senti que c'était Jacobsen qui avait le rythme le plus régulier. Avant la course, il y avait beaucoup d'inconnues puisque je n'ai pas roulé face à eux durant les essais. J'étais dans un bon rythme voire mieux que Jacobsen malgré quelques virages où je perdais légèrement du temps. J'ai seulement manqué d'accélération dans la dernière ligne droite avant l'arrivée pour m'imposer. J'ai tenté de jouer la victoire dans le dernier freinage, mais il est mieux ressorti que moi.

Malgré de gros points marqués face à Kenan, tu sembles déçu, est-ce le cas ?

Je suis déçu. Sur le coup, j'étais même un peu frustré, car je savais que tout allait se jouer avant le dernier virage. Ce n'est pas la victoire, mais plutôt le fait d'être à quelques mètres des cinq points de plus au Championnat qui m'auraient mis dans une bonne position avant l'entame des dernières courses.

Beaucoup se demandent si une stratégie a été mise en place entre toi et Gino Rea durant la qualification, peux-tu nous en dire plus ?

Il n'y a pas eu de stratégie. Quand je suis sorti des stands, j'ai vu qu'il s'est dépêché de sortir lui aussi. J'ai compris qu'il n'allait pas me lâcher pour le dernier tour de la qualification. Ça s'est déjà produit avec d'autres pilotes. J'ai donc essayé de lui faire comprendre de passer devant dans les premiers tours tout en conservant un certain écart. Ensuite, je lui aurais proposé de prendre ma roue, donnant donnant. Avec deux casques, on n'a pas réussi à se comprendre. Nous étudierons une stratégie plus tard. Mon coéquipier et moi jouerons peut-être la stratégie dans les dernières courses pour essayer distancer Sofuoglu ou Jacobsen.

Qu'espères-tu pour les trois dernières courses après la trêve ?

Je mise beaucoup sur les deux prochaines courses, en particulier à Jerez qui est un tracé avec beaucoup d'enchainements sans pour autant avoir de longues lignes droites. Je me sens bien sur la MV Agusta dans les courbes lentes et rapides. J'espère y marquer 25 points ; si Zanetti vient s'intercaler devant mes rivaux, ce sera du bonus .

Avant Misano, tu en été déjà à ton 5e moteur sur le 6 autorisés, penses-tu que les dernières courses vont être compliquées à ce sujet ?

Je ne pense pas. Je ne peux pas dire grand-chose à ce sujet, ça reste de la mécanique et on ne peut pas tout maitriser. Être Champion du Monde après les soucis du début de saison n’aura que plus de saveur. Je suis extrêmement motivé et je vais tout donner.

En cette période de tractations et de négociations, où en es-tu pour 2016 ?

Je pense que mon avenir sera fixé prochainement. C'est toujours une période compliquée dont je ne suis pas un très grand fan, d'autant plus lorsque je joue un championnat sur lequel je dois me concentrer. Je sais que j'ai une cote positive dans le paddock et ça me rassure.