Le Championnat du Monde FIM Féminin de Vitesse a offert une saison 2025 spectaculaire, marquée par des luttes acharnées sur toute la grille. María Herrera (Klint Forward Racing Team) a surmonté les obstacles et les déceptions, comme sa chute à Jerez en 2024, pour entrer une nouvelle fois dans l'histoire et décrocher son premier titre mondial. Sa rivalité avec Beatriz Neila (Ampito Crescent Yamaha) a donné lieu à certains des plus beaux duels de ce jeune championnat, et les fans attendent avec impatience la suite de la compétition la saison prochaine.

 

ENFIN, UN RÊVE DEVENU RÉALITÉ : « J'en rêve depuis l'année dernière. J'ai travaillé sans relâche avec mon équipe pour que ce rêve devienne réalité cette année. »

 

Ce qui rend la victoire d'Herrera en 2025 si spéciale, c'est notamment la déception de l'année précédente, après sa chute dans le dernier tour de la dernière course, alors qu'elle se battait pour la victoire et le titre. Son abandon a été un coup dur, car il a offert le titre à Ana Carrasco. Cependant, Herrera a démontré son talent tout au long de sa carrière en CEV, Moto3, Moto2, WorldSSP300, WorldSSP et, plus récemment, en MotoE, compétition qu'elle a combinée au WorldWCR ces deux dernières saisons avec le KLINT Forward Racing Team.

 

Concernant l'importance de cet accomplissement et la manière dont elle l'a réalisé, Herrera a déclaré : « J'en rêvais depuis l'année dernière. Je n'avais pas pu y parvenir alors, mais j'ai travaillé très dur avec mon équipe pour que ce rêve devienne réalité cette année. J'ai pris beaucoup plus de plaisir cette saison que la précédente. J'ai piloté de nombreuses motos et participé à différents championnats, mais se battre pour un titre est toujours difficile. Cette catégorie évolue constamment et cette année, la compétition a été rude jusqu'au bout, ce qui rend ce titre si passionnant pour moi. Je suis très fière de ce que nous avons accompli. »

 

SURMONTER LES FANTÔMES DU PASSÉ : « J'ai trop ressassé ma chute de l'an dernier ; cela m'a beaucoup affectée. »

 

Un des moments clés pour Herrera fut la deuxième manche, l'Acerbis Italian Round à Crémone, le même circuit où elle avait subi une lourde chute en 2024. Elle admet elle-même que cet incident a continué de la hanter jusqu'en 2025. Après avoir remporté la première course, elle s'est accrochée avec Sara Sánchez (Terra&Vita GRT Yamaha WorldWCR Team) au virage 11 de la seconde, et toutes deux ont chuté. Herrera avait ainsi perdu de précieux points face à la future championne. En 2025, cependant, elle a décidé de surmonter ce revers et de ne pas laisser la chute perturber son pilotage. Elle a défendu sa position face à Neila, remportant la course et portant son avance à 13 points, un atout qui s'avérera crucial pour le classement final.

 

Concernant le duel de Crémone et le déroulement de la saison, Herrera a déclaré : « Je devais absolument monter sur le podium à chaque course et éviter les chutes. Lors de certaines courses, j'ai trop repensé à ma chute de l'année dernière à Crémone ; cela m'a pesé. Je voulais terminer la saison au plus vite car j'étais performante et mon objectif était de finir première. Cette année à Crémone, j'avais le rythme, mais en ligne droite, Beatriz me dépassait plus facilement que d'habitude. Je savais que je pouvais tenter le freinage, c'est l'un de mes points forts. J'ai essayé de fermer la porte et de tourner comme toujours, mais Beatriz était sur ma trajectoire, alors je suis désolée. »

 

LA TROISIÈME FOIS FUT LA BONNE : « J'ai perdu le titre en CEV, puis à nouveau en 2024, il me fallait donc gagner à la troisième tentative. »

 

Le circuit Jerez - Ángel Nieto en Andalousie a de nouveau été le théâtre de la lutte finale pour le titre. Herrera abordait le Round Pirelli d'Espagne avec seulement six points d'avance sur Neila. Mais comme on dit en moto, tout peut arriver. Elle a entamé le week-end en force, décrochant la pole position et la victoire lors de la première course, tandis que Neila terminait troisième, portant son avance à 15 points avant la deuxième course. L'apparition de la rookie Paola Ramos (YVS Sabadell) s'est avérée décisive lors de la dernière course : elle s'est échappée en tête et sa victoire a automatiquement empêché Neila d'engranger le maximum de points, contribuant indirectement au sacre d'Herrera.

 

Concernant la course décisive à Jerez et l'enjeu du titre, Herrera a déclaré : « C'était difficile car nous n'avions que six points d'avance, mais je suis arrivée sereine. J'ai décroché la pole position, ce à quoi je ne m'attendais pas. Je me sentais bien, mais la deuxième course a été éprouvante. Je ne voulais pas trop doubler Bea car elle était très agressive ; parfois même trop, à mon avis. J'ai essayé de rester sur la moto et de terminer la course. Quand j'ai vu qu'il y avait douze pilotes dans le groupe, je me suis dit : "Waouh, incroyable !" J'étais donc un peu nerveuse car je ne maîtrisais pas le déroulement de la course. C'était compliqué à gérer, mais j'avais la capacité de me battre. Ma stratégie était de laisser Paola s'échapper et de maintenir Bea en deuxième ou troisième position. Gérer la course de cette manière était risqué car le groupe était plus lent, Bea me serrant constamment la porte. J'ai commis une erreur dans le dernier tour, j'ai touché Pakita, nous sommes sorties de piste, et Roberta et Chloé m'ont dépassée. J'ai dû doubler quelqu'un. Au final, j'ai terminé sixième, mais c'était… Ça suffisait. En CEV, j'ai perdu le titre, et j'ai également perdu en 2024. Il me fallait donc gagner à la troisième tentative, et je l'ai fait. C'était incroyable de partager ce moment avec ma famille et les fans. Ce circuit est particulier pour moi. »

 

AUCUNE PLACE POUR L'ERREUR : « La clé de ce championnat, c'est la régularité. »

 

Après avoir surmonté les déceptions des saisons précédentes et enfin décroché le titre, Herrera se projette déjà sur 2026, où le niveau de compétition sera plus élevé et où ses rivales auront à cœur de la détrôner. Concernant le secret de son succès, Herrera conclut : « La clé de ce championnat, c’est la régularité. Je savais déjà l’an dernier qu’une seule chute pouvait m’empêcher de remporter le titre. Je pense que Beatriz a beaucoup travaillé cet hiver ; en début de saison, elle était incroyablement rapide. Au final, j’ai bien terminé, en travaillant dur, mais il est parfois très difficile d’être première. J’ai un bon niveau, mais le niveau ici est extrêmement élevé, et nous avons toutes la même moto. Le championnat progresse beaucoup. Je veux continuer car le niveau est très élevé. Si la championne creuse toujours l’écart, cela devient un peu lassant, alors je veux continuer à me battre. »