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Le Championnat MOTUL FIM World Superbike 2022 est dans une trêve estivale bien méritée, et cela nous donne l’opportunité de dresser le bilan de la première partie de la saison. De nombreuses bagarres, du suspense dans les derniers tours, des moments de domination, de l'innovation technique, du développement des pneumatiques : voici les leçons à tirer après les six premières épreuves d'une année passionnante.

LE TRIO DES TITANS : des aliens installés à l'avant

Ils se sont battus toute l'année et sont les trois pilotes favoris pour le Championnat, mais nul ne peut prédire qui sera le grand vainqueur. Le trio titanesque de la saison 2022 a placé la barre très haut, et les batailles ont été féroces. Alvaro Bautista (Aruba.it Racing - Ducati) mène le classement du Championnat avec sept victoires, mais il a dû se battreavec le sextuple Champion du Monde Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team WorldSBK) et le Champion du Monde en titre Toprak Razgatlioglu (Pata Yamaha with Brixx WorldSBK). Rea a affronté Bautista dès la première course de l’année pour triompher, tandis qu'à Assen, Razgatlioglu et Rea se sont accrochés. À Estoril, les trois hommes ont lutté jusqu’au dernier tour. Bautista était l'homme à battre à Misano, puis Razgatlioglu a réalisé le premier triplé de sa carrière à Donington Park. L’épreuve de Most était totalement imprévisible et a vu les trois hommes se battre pour la victoire. Le trio est séparé de 38 points à l'aube de la seconde moitié de la saison 2022, et les trois étant signés pour 2023, l'histoire ne fait que commencer.

LA RÉSILIENCE DE RAZGATLIOGLU : ne pas sous-estimer le numéro 1

Avec quatre places de troisième lors des quatre premières course, une deuxième place puis un accrochage avec Rea, Razgatlioglu n'a pas pris le meilleur départ pour défendre son titre, et il a ensuite été privé à deux reprises de la victoire dans le dernier tour à Estoril. Mais un premier succès lors de la Course Superpole de Misano a permis à Razgatlioglu de revenir au sommet, avant de signer un triplé magique à Donington Park. Avec, ensuite, un doublé à Most, son retard sur Bautista est passé d'un maximum de 79 points à 38 longueurs. Avec encore 372 points à distribuer, tout peut arriver. La star turque a montré qu'elle pouvait se battre et qu'elle était prête à tout pour conserver son titre, mais pourra-t-elle le faire ?

LES PNEUMATIQUES ÉVOLUENT : un élément plus crucial que jamais

L'arrivée du pneu SCQ en WorldSBK a vu les records du tour s'effondrer, et il a aussi gagné en course, avec Toprak Razgatlioglu dominant la Course Tissot Superpole de Donington. Le choix du pneu est déterminant, le pneu SCX présentant deux options de développement à Misano, ainsi que deux évolutions du SC1 avant. La dernière évolution concernait un nouveau SC0 arrière à Most, que de nombreux pilotes ont semblé apprécier, les pneus de développement ayant bien fonctionné jusqu'à présent. Sur l'ensemble des courses remportées, 11 l'ont été avec une évolution de l'avant et cinq de l'arrière, bien que les pneus arrière de développement ne soient disponibles que depuis le début de l'été à Misano. Razgatlioglu a remporté toutes ses courses avec le pneu standard SCX, et le SCX a gagné 14 fois - dont deux victoires pour le pneu SCXB à Misano. Le SC0 a remporté trois courses, dont deux à Most, alors qu'il s'agissait du pneu le plus tendre disponible sur l'ensemble des courses. Donc, avec toutes ces données, nous pouvons dire que l'évolution des pneus tout au long de la saison voit les équipes faire leur travail et s'assurer que toutes les options soient couvertes. Nous pouvons nous attendre à ce que cela se poursuive, alors que Pirelli continuera à développer ses pneus.

BMW AVANCE : des outsiders pour la seconde moitié de la saison

BMW veut être en tête et est maintenant aux avant-postes, avec beaucoup de notes positives émises depuis le box à Donington et Most. Le constructeur allemand a connu un début de saison difficile, Scott Redding (BMW Motorrad WorldSBK Team) ayant remis en question sa décision après avoir marqué un seul point lors de la première épreuve. Cependant, le travail acharné, la ténacité et le développement de pièces ont permis à Redding d'être à nouveau devant, avec un premier podium lors de la Course Tissot Superpole de Donington, ainsi que deux autres Top 5 ce week-end-là, avant qu'un premier podium en course longue soit obtenu lors de la Course 1 de Most, où il a battu Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team WorldSBK) dans le dernier tour. Le nouveau bras oscillant de la BMW, installé à Donington, et les changements de géométrie qui en ont découlé, ont permis à la marque de progresser, et Michael van der Mark (BMW Motorrad WorldSBK Team) n'est pas encore revenu... Des moments passionnants attendent le constructeur dans les prochains mois.

LA BONNE FORME DE HONDA : les rookies sont rapides

La première moitié de la saison 2022 peut se diviser en deux au Team HRC. Au début de l'année, Iker Lecuona était en grande forme et est monté sur le podium dès sa sixième tentative, lors de la Course 2 d’Assen, et il a aussi été rapide à Estoril malgré un problème avec le garde-boue. Son coéquipier Xavi Vierge, qui revenait de blessure, était dans le Top 5 à Estoril, puis s’est battu pour un podium avec Jonathan Rea dans la Course Tissot Superpole de Misano, après avoir fait le pari du pneu SCQ. Cependant, Vierge s'est blessé en Course 2 à Misano après une collision avec Axel Bassani (Motocorsa Racing), tandis que Donington et Most étaient de nouveaux circuits pour les deux pilotes. Un nouveau bras oscillant a été installé et bien que ce ne soit pas un changement majeur, c'est une évolution, car le projet continue à avancer. Après que Leon Camier, le directeur de l'équipe, ait déclaré qu’il faut « s'attendre à des progrès » dans la seconde moitié de la saison 2022, les Honda et BMW peuvent-elles devenir des prétendantes régulières au podium ?

LES PILOTES INDÉPENDANTS : tenir tête aux équipes d'usine

Comme toujours en WorldSBK, les teams indépendants ont la possibilité de se battre avec les équipes d'usine. Jusqu'à présent, cela se passe bien pour Axel Bassani, et le jeune Italien n'a pas caché qu'il voulait devancer Michael Ruben Rinaldi (Aruba.it Racing - Ducati) pour avoir une place dans une équipe d'usine en 2023. Il y a ensuite Loris Baz (Bonovo Action BMW), qui fait du bon travail et se bat pour le Top 10 du classement général, bien que Bassani ait 50 points d'avance sur lui. Garrett Gerloff (GYTR GRT Yamaha WorldSBK Team) continue d'être une énigme en course malgré son rythme aux essais libres, tandis que Philipp Oettl (Team Goeleven) a montré son potentiel mais n'a pas encore réussi à concrétiser de façon régulière. Il faut s’attendre à voir des pilotes comme Luca Bernardi (BARNI Spark Racing Team) et Lucas Mahias (Kawasaki Puccetti Racing) s'illustrer dans la seconde moitié de la campagne 2022, en particulier Bernardi qui a obtenu un premier Top 10 à Most.

MERCATO 2023 : rumeurs et accords conclus pour l'an prochain

Avec cette période de l'année et la longue pause estivale du mois d'août, la plupart des équipes ont décidé d'annoncer les effectifs qui rouleront en 2023. Les Yamaha, Kawasaki et BMW d'usine sont déjà prises et il n'y a pas de changement : les duos de 2022 seront reconduits en 2023. Le leader du Championnat, Bautista, restera chez Ducati, tandis qu'Iker Lecuona a déjà un accord avec Honda. Cependant, la deuxième moto reste à prendre chez ces deux constructeurs. Les équipes indépendantes ont un peu de retard sur les usines, comme c'est habituellement le cas, mais Philipp Oettl et Luca Bernardi sont déjà signés pour 2023, puisqu’ils sont sur des contrats de deux ans. Eugene Laverty (Bonovo Action BMW) prendra sa retraite de pilote mais restera partie intégrante de son équipe actuelle, dont il sera le copropriétaire et le coach, et pour qui il effectuera des essais et des activités de marketing. Retrouvez un aperçu complet de l’aspect que prend la grille WorldSBK 2023 avec toutes les rumeurs ici !

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