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En amont du Round Prosecco DOC de République tchèque, le sextuple Champion du Monde Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team WorldSBK) revient sur sa décision de poursuivre avec Kawasaki, de sa motivation et de la lutte pour le titre face à Alvaro Bautista (Aruba. it Racing - Ducati) et Toprak Razgatlioglu (Pata Yamaha with Brixx WorldSBK).

 

PROLONGATION : Deux années de plus pour Rea chez Kawasaki

 

Après le Round de Grande-Bretagne, Rea a annoncé avoir conclu un contrat avec Kawasaki pour 2023 et 2024, ce qui portera à dix son nombre de saisons chez les verts. Cette collaboration a donné lieu à un palmarès inégalé avec six titres, 186 podiums et 102 victoires. « C’est tellement génial de signer pour deux saisons supplémentaires avec Kawasaki, car c’est ma famille, confie-t-il. Ils me permettent de rejoindre le Championnat du Monde dans une équipe Championne du Monde qui a tant de mérites. Et je n’aurais jamais pu imaginer en 2015, lorsque j’ai rejoint l’équipe, que je connaîtrais l’histoire que nous avons bâtie ensemble. Il s’agissait surtout de comprendre comment nous pouvions continuer à rendre le package compétitif, comment je pouvais continuer à me perfectionner et si l’envie de continuer de courir était bien présente. Dès la première course de cette saison, je voulais juste mesurer mon potentiel, là où je pouvais être et mon cœur brûle d’envie de continuer à travailler dur. »

 

REA RESTE « TRÈS MOTIVÉ » : « Je suis toujours prêt à relever le prochain défi ! »

 

Rea a décroché six titres de suite entre 2015 et 2020 avant que Razgatlioglu ne parvienne à mettre fin à son incroyable domination l’an dernier après un duel épique qui s’est conclu lors de la finale en Indonésie. 

 

En quête d’une couronne, Rea revient sur sa motivation et sur la raison pour laquelle il a décidé de rester avec Kawasaki. Il s’est également confié sur ce qu’il attendait de Kawasaki et de lui pendant les négociations. « Après tous les succès que nous avons obtenus ensemble, il est plus ou moins facile de garder une forte motivation, car la victoire est comme une drogue, dit-il. C’est tellement addictif, que quand vous luttez, vous voulez travailler encore plus dur, vous voulez être plus exigeant envers vous-même, envers votre équipe, envers la moto, et j’aime toujours autant ce côté des choses. Je n’ai jamais jeté un regard en arrière sur mes succès. Ainsi, je suis toujours prêt à relever le prochain défi. Je pense que c’est naturel de continuer à regarder devant soi et de rester très motivé. Pour être franc, ce n’était pas vraiment une question de négociation. Il s’agissait plutôt de comprendre mon envie de continuer, de parler avec ma famille, de parler avec l’équipe et aussi de comprendre les ambitions futures de Kawasaki. Bien que le WorldSBK soit aujourd’hui tellement compétitif, avec tant de constructeurs différents et forts, il est important d’être avec une usine proactive, qui continue à travailler pour l’avenir. Tu discutes avec la direction technique au Japon, avec le team manager et tout le monde. Je suis dans un des meilleurs projets du paddock, donc nous pouvons faire abstraction de ces pensées et nous concentrer sur mon pilotage, en faisant de mon mieux chaque week-end. »

 

PASSE D’ARMES POUR LE TITRE : « Ça va devenir beaucoup plus passionnant avant la fin de la saison ! »

 

Après cinq épreuves, Rea occupe la deuxième du général avec 229 et à 17 longueurs de Bautista. Razgatlioglu est troisième à 43 points de l’Espagnol. Rea et Razgatlioglu ont tous deux réduit l’écart sur le pilote Ducati lors du Round de Grande-Bretagne à Donington Park. 

 

Les trois pilotes ont enregistré 13 podiums en 15 courses pour le moment. Bautista compte six victoires, Rea cinq et Razgatlioglu quatre. « La lutte pour le championnat est un véritable défi, car Toprak et Alvaro ont leurs propres forces et faiblesses, comme leurs motos, affirme Rea. Lorsque vous devez composer avec ces gars-là, vous apprenez parfois des choses que vous pouvez mettre en pratique. Par exemple, en affrontant Alvaro à Estoril, j’ai parfaitement bien joué mes cartes, mais j’ai compris exactement où je ne pouvais pas le dépasser. Avec Toprak, en le côtoyant ces deux dernières saisons, même à Assen dans la Course 2, quand nous nous sommes accrochés, j’ai beaucoup appris. J’ai compris comment faire la course avec ce gars parfois, comment ils peuvent se montrer impitoyables, comment je dois gérer la situation. Il y a beaucoup plus de données à venir, donc le fait que tout soit si différent, que les deux pilotes soient différents, c’est bien d’être dans cette lutte parce que vous pouvez jouer différentes cartes avec différents pilotes. Je pense que c’est très bien pour les fans, ils assistent à une compétition vraiment passionnante. Pour l’instant, tout le monde s’entend bien, ce qui est bien. C’est toujours bien d’avoir du respect pour ses rivaux. Je pense que c’est une bataille qui va se poursuivre, espérons-le, jusqu’à la fin de la saison. »

 

« Il est plus difficile de se battre à trois dans une bataille pour le titre que de se livrer à un duel comme lors des saisons précédentes. Parfois, lorsque vous passez un week-end difficile, vous pouvez perdre neuf points ou plus si vous n’êtes pas sur le podium, plutôt que d’en perdre cinq. Il est plus crucial d’être compétitif chaque week-end et de ne pas avoir, disons, un week-end moyen, car si vos rivaux gagnent, alors vous perdez gros. Mais pour moi, c’est mieux, car j’ai assisté à de grandes batailles entre Toprak et moi, Bautista et moi, Scott et moi, mais jamais entre Toprak et Bautista. Et je pense que c’est une rivalité qui va commencer à éclore. Et vous pouvez voir la façon dont ces gars vont se battre. Et même après Donington, alors que les classements sont si proches, ça va devenir beaucoup plus passionnant avant la fin de la saison. Je pense que le Championnat se trouve dans une position idéale en ce moment avec, trois nationalités différentes, trois pilotes et constructeurs très différents en tête. Et c’est vraiment, vraiment palpitant. »

 

AU-DELÀ DES ATTENTES : Rea dresse un premier bilan de 2022

 

Avec un déficit de 17 points sur Bautista après cinq Rounds, Rea a passé en revue son début d’année, après une saison où, malgré sa place de dauphin, il est parti plusieurs fois à la faute en cherchant à suivre Razgatlioglu. « 2022 jusqu’à présent…, commence Rea. Je voulais parler des espoirs, mais c’est peut-être au-delà de mes prévisions, après une année 2021 si difficile où nous avons lutté, je commettais des erreurs, je roulais à la limite de la moto. Pendant l’intersaison, étape par étape, nous ne nous sommes pas améliorés radicalement, mais nous avons progressé dans tous les petits domaines que nous devions régler. Mon meilleur souvenir de cette année est d’avoir gagné des courses en Aragón, le premier Round du calendrier, pour avoir une bonne dynamique et les batailles dans les derniers tours avec Alvaro. Le plus mauvais moment jusqu’à présent est de ne pas avoir été compétitif à Misano. Ce fut un combat. J’étais derrière, Toprak était si fort, Alvaro aussi, et je faisais tout pour être là, mais j’étais loin de la victoire. »

 

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