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Des rebondissements, du spectacle, de l’adrénaline, des performances héroïques… voici ce qui figurait au menu du Round Motul des Pays-Bas. Nous nous sommes entretenus avec certains des protagonistes de la catégorie afin de connaître leurs impressions au sujet de ce deuxième rendez-vous de la saison marqué notamment par un bel accrochage lors de la Course 2. 

 

Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team WorldSBK) : « Il savait que j’étais juste à côté de lui… Je m’attendais à un peu plus d’espace »

 

Jonathan Rea nous a donné sa version des faits après son accrochage dans la Course 2 : « Les faits sont qu’il a commis une erreur, il a élargi - pas complètement hors de la piste, mais il a pris large. Il a ralenti sa vitesse pour éviter de sortir de la piste et au lieu de me laisser la place, lui qui savait que j’étais juste à côté de lui parce que je l’avais presque doublé dans le premier virage. Il a décidé de revenir directement sur la piste. J’étais sur la trajectoire à une vitesse normale. Si c’est une question de données, vérifiez les miennes, c’est sans doute plus lent parce que j’ai anticipé quelque chose… mais j’étais passé à ce stade. Je m’attendais à ce que dans cette position, il y ait un peu d’espace. C’est malheureux parce que nous avons perdu des points alors que je sentais que j’aurais pu en gagner 25 aujourd’hui. »

 

Toprak Razgatlioglu (Pata Yamaha with Brixx WorldSBK) : « Il parle de son côté, je parle de la réalité ».

 

Le Champion du Monde était loin d’être impressionné, donnant lui aussi sa version des faits : « Je pense qu’il doit revoir l’accident, de ma caméra et non de la sienne. Je suis devant, ce n’est pas possible de le voir. J’ai élargi un peu, j’ai réduit l’écart et je suis revenu. Je pense qu’il a besoin de vérifier, il ne regardait pas à gauche. Je pense que son plan est de me pousser à l’extérieur, il ne me regardait pas. Après la collision, je n’ai pas parlé avec lui. Je n’ai rien dit parce qu’il sait, et je sais. Il parle de son côté, je raconte la réalité. Je crois que tous ceux qui ont regardé la vidéo le comprennent clairement. C’est son erreur, car il ne me regardait pas directement. »

 

Alvaro Bautista (Aruba.it Racing - Ducati) : « Une fois, ça devait arriver, on a vu beaucoup de bagarres avec eux… » 

 

Aux premières loges, Alvaro Bautista a assisté à tout cela devant lui : « Pour moi, il semble que Toprak soit un peu sorti, a commencé l’Espagnol, leader du général avec 18 points d’avance. Il est allé sur le bord de la piste, mais pas au-delà, juste sur le bord. Jonathan était à l’intérieur, mais derrière, et il a été rapide, cherchant la trajectoire. Toprak était sur celle-ci, donc ils sont retrouvés au même endroit au même moment et il n’y avait pas de place pour les deux. Ils se sont touchés. Ils se sont effleurés par le passé, mais cette fois, il s’est passé ce qui ne s’est pas produit par le passé ! Une fois, ça devait arriver ; nous avons assisté à beaucoup de bagarres entre eux. J’étais derrière et j’ai eu beaucoup de chance. J’ai freiné. Je n’avais pas de place parce que j’avais la moto de Jonathan, celle de Toprak… Quand je suis revenu, Lecuona était sur ma droite et bam, il m’a frappé sur le côté. Ensuite, je suis entré dans le virage n° 3, et quand je suis rentré, j’ai senti un gros impact sur mes côtes. J’ai eu beaucoup de chance. »

 

Iker Lecuona (Team HRC) : « Je suis si heureux de terminer sur le podium avec Honda… J’ai senti que l’équipe et l’usine croyaient en moi »

 

Premier podium en WorldSBK et brièvement en tête, Iker Lecuona a réalisé une belle deuxième course : « Honnêtement, un week-end de folie pour moi ! Depuis la cinquième place sur la grille, je savais que dans les premiers tours, je pouvais creuser l’écart avec les gars du deuxième groupe et peut-être essayer de me battre pour le podium. Au moment de la chute de Rea et Razgatlioglu, je me suis dit “c’est le moment de foncer”. J’ai dépassé Alvaro et Andrea ; j’ai essayé d’attaquer et de creuser un écart, mais je savais qu’Alvaro était rapide, alors j’ai essayé de le suivre et de creuser plus d’écart. Locatelli était aussi très rapide et a suivi aussi. J’ai eu beaucoup de mal avec le pneu arrière et je n’avais aucun grip. Je ne m’y attendais pas, mais je suis si heureux de terminer sur le podium avec Honda ! Dès mon arrivée, j’ai senti que l’équipe et l’usine croyaient en moi. Cela a été plus important pour moi tout le week-end. J’ai connu deux chutes, mais les Japonais et l’équipe m’ont dit “eh, calme-toi” parce que j’ai fait du bon travail. »

 

« Je suis un pilote qui aime s’adapter à la moto pour pouvoir en exploiter tout le potentiel. Mon père a dit hier soir qu’il croit en moi plus que quiconque, plus que ma mère par exemple. Il sait très bien et vient avec moi partout et sait que si je suis concentré et que je me donne à 100 % sur la moto, je peux me battre pour le podium. J’ai dit que c’est aujourd’hui le jour et de tout mettre en jeu. » 

 

Scott Redding : (BMW Motorrad WorldSBK Team) : « Je me suis battu, j’ai l’impression de piloter un p**** d’alligator ».

 

Scott Redding, qui a terminé dans le Top 5 de la course 2, a-t-il trouvé la solution ? « C’était le bazar dans le premier virage, et j’ai eu de la chance de m’en sortir. Puis il y a eu la collision entre Jonny et Toprak. Le rythme devant, ils ont juste tourné la poignée de gaz. J’étais à la limite pour essayer de les rattraper. Je suis arrivé derrière eux, et j’étais assez à l’aise. J’ai pu passer sur Bassani, Rinaldi et Lowes et je me sentais bien, mais j’étais littéralement à 110 %. Je me démenais. J’ai l’impression de piloter un p**** d’alligator ou quelque chose comme ça. J’ai l’impression d’en avoir eu pour mon argent. À quelques tours de la fin, il y a eu une petite perte dans le pneu arrière sur le flanc droit, donc je n’avais pas de grip. Je voulais juste finir. Alex m’a dépassé, Bassani m’a dépassé. On s’est un peu battus, j’ai essayé de me défendre, mais il n’y avait pas de grip. » 

 

Alex Lowes (Kawasaki Racing Team WorldSBK) : « Regardez Mikey, une seule jambe et une huitième place ! »

 

Alex Lowes était plein d’admiration pour son ex-coéquipier Michael van der Mark, tout en affirmant que la BMW est moins loin que certains ne le pensent : « Regardez Mikey, une seule jambe et une huitième place. Redding s’est battu pour gagner ici l’année dernière et a gagné des courses l’année dernière. J’ai couru avec Mikey l’année dernière quand il était sur la BMW ; je ne pense pas que la moto ait régressé, c’est juste que Scott a rejoint l’équipe en venant de Ducati et il lui faudra du temps pour s’adapter. Elle n’a pas changé, les trois gars devant vont vite, mais c’est serré maintenant, et il ne faut pas grand-chose pour être là. Il roulait bien, la moto était rapide, il faudra juste du temps pour s’adapter. Quand Michael sera de retour en pleine forme et qu’ils se dépasseront, je ne pense pas qu’ils soient aussi loin qu’ils le pensent. »

 

Michael van der Mark (BMW Motorrad WorldSBK Team) : « Si je n’étais pas sûr, je ne serais pas venu »

 

Ce fut un beau retour aux affaires sur son propre terrain pour Michael van der Mark, qui a décroché un Top 10 dimanche : « Si je n’étais pas sûr, je ne serais pas venu. C’était difficile, surtout vendredi et samedi. Je ne pouvais pas faire plus de quatre ou cinq tours. Samedi, quand j’ai parcouru toute la distance de la course, j’étais très heureux. J’ai marqué quelques points. Je ne m’attendais pas à faire toute la distance parce que, sur le plan de la condition physique et de l’entraînement, je n’ai pas pu faire grand-chose ces deux dernières semaines. Je ne pouvais pas faire beaucoup de vélo, je ne pouvais pas marcher. C’était bien de remonter sur une moto et de me remettre en forme. Dans la Course 2, beaucoup de choses se sont passées autour de moi. J’ai gagné 13 secondes par rapport à samedi. J’ai terminé huitième et je pense que nous devons être satisfaits d’être ici. Dans la Course 1, dans les deux derniers tours, j’ai eu beaucoup de mal. Dimanche, c’était beaucoup mieux. Comme vous pouvez l’imaginer, ce n’est pas idéal. »

 

Crédit photo : Patrick De Muynck/bigtwin.nl

 

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