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Pirelli est peut-être le manufacturier pneumatique exclusif du WorldSBK depuis 2004, mais ça ne veut pas dire que la firme italienne se repose sur ses lauriers. Ces dernières années, la société italienne n’a cessé de proposer de nouveaux pneus et a donné aux teams beaucoup de travail pendant les épreuves pour déterminer la meilleure option qui convienne à un tracé en particulier. L’époque où les équipes choisissaient arbitrairement un pneu dur ou un pneu tendre est révolue. Désormais, la décision est prise longtemps à l’avance sur la base d’un grand nombre d’informations et d’analyses de data. Pour un pilote, le feeling et le feed-back sont les éléments les plus importants d’un pneu dont l’angle d’inclinaison frôle parfois plus de 60° et la force jusqu’à 1.5 G.

 

Nouvelle gomme, nouvelles stratégies

 

Les pneus sont la seule partie de la moto en contact avec la surface de la piste. Ce sont eux qui donnent le feeling dont un pilote a besoin pour attaquer à la limite. Ils sont le composant dans lequel un pilote doit avoir une confiance totale pour obtenir les meilleures performances au guidon de sa machine. Un pneu avant donne confiance s’il est assez rigide pour garder sa forme au freinage, mais suffisamment souple pour absorber les bosses. Ce feed-back dans les zones de freinage est la raison pour laquelle nous voyons les pilotes choisir généralement pour différentes options offertes de Pirelli.

 

Au cours de la saison 2021, Pirelli a introduit de nouveaux pneus en cours de développement, dont un pneu arrière super soft, deux nouveaux pneus avant et un pneu de développement pour les conditions humides. Le fabricant italien utilise clairement le WorldSBK comme laboratoire pour ses développements et il refuse de rester sur ses acquis de peur d’être distancé. 

 

Comprendre l’allocation pneumatique est essentiel pour les teams WorldSBK et cela a été mis en évidence lors du dernier rendez-vous en France. Même s’il a pratiquement perdu toute une séance, nous avons vu Toprak Razgatlioglu reprendre la piste en FP2 et effectuer d’emblée un long run. La base du succès du Turc cette année a été ses simulations de course lors des essais du vendredi après-midi. Il évalue la durée de vie des pneus et la manière dont il va devoir ajuster son pilotage. 

 

Trouver le bon équilibre 

 

La durée de vie des pneus est cruciale en WorldSBK et l’équilibre entre la perte de grip et la réduction de la consommation de carburant est important pour maintenir un rythme constant tout au long de la course. Comprendre cela permet au pilote de terminer aussi vite que possible sans trop solliciter la gomme. Razgatlioglu l’a prouvé plus que tout autre pilote en conservant sept points d’avance au général alors que la saison touche à sa fin.

 

L’allocation de pneus Pirelli donne aux équipes un nombre déterminé de pneus avant et arrière pour le sec et comme pour le mouillé. Lors du Round de Catalogne, Pirelli fournira une certaine quantité de pneus avant et arrière que les équipes pourront utiliser. L’objectif en pratique est de comprendre comment utiliser cette allocation afin d’être le plus fort possible pendant les courses.

 

Le choix du pneu arrière est devenu automatique cette saison, le super soft, donc les équipes évalueront le choix du SCX. Avec une affectation limitée de pneus, c’est en FP1 que nous avons tendance à voir les teams passer le pneu arrière le plus dur pour quelques tours. Si vous n’utilisez pas ce pneu dans des conditions de course, vous pouvez brûler votre allocation dans les essais.

 

Des pneus différents pour des motos différents 

 

Pour Yamaha, la FP2 permet de cumuler des kilomètres avec un seul pneu. Ils utilisent la séance pour évaluer leur tactique pour les courses et pour se forger leur opinion. Jonathan Rea et le KRT profitaient quant à eux des essais du vendredi pour des simulations de course, mais désormais, avec les nouveaux pneus avant, ils ont changé de fusil d’épaule. Lors de certaines manches cette saison, Navarra par exemple, les équipes avaient trois options de pneus avant et Kawasaki a utilisé les séances d’essais pour trouver le bon feeling. Étant donné que le plus gros problème de Rea cette saison a été d’arrêter la Kawasaki en entrant en courbe, il n’est pas surprenant qu’ils se concentrent sur l’allocation de cette manière.

 

Pirelli a également introduit beaucoup de pneus ces dernières années. Avec différents profils, mélanges et constructions, ils ont des pneus qui fonctionnent dans un large éventail de conditions de piste pour différentes motos. Certains pneus fonctionnent mieux dans des conditions plus fraîches, d’autres sont bons pour les circuits qui sollicitent beaucoup les pneus. La variété est l’essence du WorldSBK où les contraintes des circuits de Catalogne, de Misano et d’Aragón sont toutes très différentes.

 

Pour résumer, que choisir ? 

 

Lors de la séance d’ouverture du week-end, la plupart des équipes utiliseront le pneu avant le plus tendre et un pneu arrière dur pour aider le pilote à se familiariser avec la piste. Dans les 15 premières minutes de la FP1, les équipes opteront pour le SCX. Le changement de performance de la moto avec cette augmentation du grip est examiné de près par l’équipe. Le vendredi après-midi, les gommes pour les courses seront testées et les teams pourront également comparer différents choix pour l’avant. 

 

Avec la répartition définie à l’avance, les teams travailleront à contresens à partir des trois courses pour s’assurer qu’elles ont mis le doigt sur les pneus de prédilection. Elles essaieront aussi de conserver un pneu de rechange en cas de drapeau rouge. Cela peut avoir un impact en pratique, car sur certains circuits, comme à Most où les équipes s’attendaient à des drapeaux rouges, elles ont gardé un pneu frais supplémentaire. Les pneus sont peut-être une pièce maîtresse du puzzle du WorldSBK, mais ils sont encore loin d’être la norme.

 

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