News

Scott Redding, en profondeur (2/2) : « Je ne peux pas dire le moindre mal de Chaz »

Friday, 17 January 2020 10:14 GMT

Dans ce deuxième volet, la nouvelle recrue de Ducati explique sa vie en dehors des circuits, y compris sa famille et sa passion pour la boxe.

Lorsque vous passez la plupart de votre temps sur les circuits, les hauts et les bas arrivent aussi vite qu’un virage au guidon d’une moto. Mais que se passe-t-il en dehors ? Si la première partie de notre entretien avec Scott Redding portait sur sa carrière, ce deuxième et dernier volet est consacré à tout son entourage. Il est, après tout, « ce même gamin de Gloucester » — un enfant qui a le même enthousiasme que n’importe qui d’autre pour sa famille, ses amis ou la fête. Voici Scott Redding, selon ses mots.
 
J’ai vécu loin de la Grande-Bretagne toute ma vie. Ça ne m’a jamais dérangé, je n’ai pas le mal du pays. Dès que j’ai eu 19 ou 20 ans, je suis allé en Espagne et je ne suis jamais vraiment revenu. J’ai grandi comme ça. 
 
J’entretiens une étroite relation avec mon père, mon oncle et mes sœurs, mais je n’ai pas besoin de les voir tout le temps. C’est comme ça.
 
Mon père se rend sur beaucoup de courses, il conduisait le camping-car pour moi en MotoGP™. Il aime juste regarder les courses, il ne s’implique pas vraiment. Vous ne le verrez pas du tout dans le paddock pendant la journée, il vient le soir.
 
Mon oncle est souvent à mes côtés. Il n’aime pas voyager donc il n’était pas avec moi en MotoGP™, ce sera la même chose cette année. Ça ne fait pas de différence pour moi si je dispose d’un grand cercle ou non. Si les gens veulent venir et regarder, il n’y a pas de pression pour moi.
 
Je connais Chaz depuis quelques années. Je faisais des courses sur sa piste de kart quand j’étais plus jeune. Il me donnait des trophées ! On s’entend très bien. J’aime beaucoup ce gars, il est terre à terre, normal, sans ego. Je ne peux pas dire le moindre mal de lui.
 
Il avait une situation similaire à la mienne, sans soutien financier, officiant avec des machines moyennes. J’ai peut-être attiré l’attention ; quand j’étais sur le point de tomber de la falaise, j’ai obtenu de l’aide.
 
J’ai eu des coéquipiers d**iles comme de bons coéquipiers. C’est ainsi. En dehors circuits, nous pouvons être courtois ; si je vous bats, serrez-moi la main et dites « bien joué », car j’en ferai autant dans le cas contraire. Certains pilotes ne peuvent pas faire ça, et nous ne nous entendons pas bien, mais la plupart de mes coéquipiers ont été plutôt corrects.
 
J’ai commencé vlogger seulement parce que j’aimais ça. Les gens disaient que je devais faire cela, que je suis un personnage, que je fais des choses folles... Je ne peux pas vous montrer 80% de ce que je fais ! Les gens veulent voir ça. J’essaie de montrer aux gens que tu n’as pas besoin d’être ce robot formaté, qui ne doit rien faire pour réussir.
 
Quand j’ai rejoint le BSB, ça a époustouflé les gens. Je restais tard le soir, je faisais des fêtes dans le camping-car, tout le monde s’amusait, dansait et gagnait le lendemain !
 
L’année dernière fut si limpide que je pouvais être moi-même et décrocher des résultats. Je ne veux pas changer cela. Je veux montrer aux gens qu’on peut être soi-même et avoir encore du succès.
 
Avec les vlogs, si les gens regardent maintenant en arrière, ils se demanderont ce qui a motivé ce gamin à le faire. Et c’est probablement ce mélange de soif et de ne pas pouvoir m’exprimer en MotoGP™. Même si le vlogging n’était pas idéal, il m’a probablement aidé à avoir de nouveau du succès.
 
Je travaille dur, je m’entraîne sans cesse. Je me suis cassé les ligaments de la jambe en janvier dernier avec un mois d’arrêt. Après trois jours d’entraînement, je me suis cassé le fémur. L’équipe m’a dit : « tu ne nous es pas très utile, à plus tard », mais j’y suis allé : « Attendez, je reviens pour le premier test ». C’était trois semaines après, mais je m’en fichais. Les médecins m’ont dit qu’il me fallait huit à neuf semaines. Je n’avais pas ce temps ! J’avais besoin de trois semaines pour être de retour. C’était mon état d’esprit. Je pouvais à peine marcher, mais je pouvais le faire.
 
Beaucoup de choses se passent dans votre tête, à quel point vous voulez réussir. Tu dois continuer à travailler. Beaucoup de gens dans cette position prendraient huit à neuf semaines de repos comme excuse. J’étais plutôt du genre : « non, je ne peux pas, je dois gagner ce championnat, je dois commencer maintenant ! »
 
Quand je quitte les circuits, je ne veux plus en entendre parler. Quand c’est fait, donnez-moi une heure et j’en ai fini. Les gens continuent à me poser les mêmes questions, qu’en est-il de ceci, qu’en est-il de cela... Je comprends que c’est du divertissement, les gens aiment en parler. Mais la course c’est mon boulot.
 
J’ai une grande passion pour la boxe. Quand j’ai terminé de rouler en 2018, une partie de moi pensait que si je ne faisais pas de course, je devais essayer de devenir un boxeur professionnel. Je ne peux pas faire les deux, alors je pratique juste pour le plaisir.
 
J’aime la technique et le travail acharné. C’est toi et ton adversaire. La course, c’est vous et votre machine ; votre moto peut jouer un grand rôle dans vos résultats. En boxe, c’est un face à face sur le ring — fin de l’histoire. 
 
Pour l’entraînement, c’est la meilleure chose. Cela vous permet de rester à niveau, de garder les pieds sur terre. Si vous vous faites frapper, cela vous fait penser : « restez lucide, restez calme ». Ça vous calme, j’aime ça.
 
Je fais aussi beaucoup de vélo et de motocross, j’aime ça et ça me procure beaucoup d’adrénaline. J’aime aussi faire la fête plusieurs fois, ne vous méprenez pas. Être avec mes amis et s’amuser, passez une bonne nuit. Je veux sortir et profiter de ma vie, je la risque assez !
 
Passer du temps avec ma copine a été la chose la plus importante pour moi. Depuis que je l’ai trouvée, elle m’a beaucoup aidé. Je me sens très heureux, adulte. Je me sens tout à fait prêt à me poser et à grandir de façon à pouvoir concentrer mon attention sur d’autres choses, comme la boxe et la course. Je n’ai pas à me soucier des autres choses qui m’entourent. Je me sens en confiance. 
 
Les essais hivernaux reprennent à Jerez et à Portimão la semaine prochaine — suivez toute l’action grâce au VidéoPass WorldSBK !