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Technique : Comment appréhender la chaleur à Buriram ?

Sunday, 24 March 2019 23:44 GMT

Les températures étouffantes de la Thaïlande poussent les pilotes et les teams à redoubler d’ingéniosité pour rester performants.

Le Championnat MOTUL FIM World Superbike est à la pointe de l’innovation technologique, comme en témoignent les différentes méthodes utilisées par les mécaniciens pour surmonter les conditions climatiques extrêmes. Le Pata Yamaha WorldSBK Team et ses représentants ont affronté l’atmosphère étouffante de Buriram avec des techniques astucieuses. Explications de certaines d’entre elles en compagnie d’Alberto Colombo, coordinateur technique de la structure Yamaha.
 
Les freins sont parmi les éléments les plus importants, et par temps chaud il n’est pas rare de les voir excéder leurs capacités.Le team utilise des conduits d’aération en fibre de carbone poussant l’air de la zone haute pression à l’avant de la moto sur les étriers de frein, qui sont normalement exposés derrière les pieds de fourche. Cela permet d’obtenir une stabilité au freinage, ainsi qu’une performance généralement accrue. 
 
L’équipe applique également de la peinture pour vérifier la température des disques, car une augmentation de leur température peut entraîner une baisse de performances. Ce sont des peintures qui évoluent selon des températures spécifiques — vert à 430 °C, orange à 560 °C et rouge à 610 °C. Après les courses du Round Pirelli de Thaïlande, la peinture rouge a complètement changé. Pour s’assurer que la montée en température ne soit pas trop rapide, des disques avant Brembo plus épais ont été utilisés. L’augmentation de la masse retarde l’accumulation de chaleur qui pourrait causer une perte d’efficacité. Mais cette amélioration a un coût, car elle alourdit la moto, sur un tracé où la puissance est toute aussi importante que le freinage.
 
En ce qui concerne le moteur, qui a besoin d’être entretenu du mieux possible, la règle veut que les performances diminuent davantage dans des conditions de chaleur extrême. La température du moteur et de l’eau doit être contrôlée pour assurer la longévité et le maintien des performances. Resserrer le plus possible le carénage autour du radiateur permet de forcer plus d’air au travers de celui-ci. Cela aide au maintien de températures optimales pour le bon fonctionnement du moteur, au détriment de l’aérodynamisme, mais la fournaise thaïlandaise justifie cette concession.
 
Alors que les performances de la moto sont essentielles d’un point de vue technique, les pilotes doivent eux aussi trouver des solutions. Sur la route qui relie Bangkok à Buriram, Alex Lowes a passé cinq heures, avec son assistant sans climatisation, sa façon de s’adapter au mercure ambiant. Son coéquipier, Michael van der Mark, s’entraîne dur tout au long de l’hiver, mais il a également déclaré qu’il était mentalement prêt à relever le défi. « Tu dois juste être sûr d’être prêt à faire 20 tours et d’être aussi fort à la fin qu’au début, » explique le Néerlandais.
 
En termes d’équipement, Lowes dispose d’un camelbak qui contient 300 ml d’eau, une faible quantité de liquide, mais nécessaire quand on sait que les pilotes peuvent perdre entre 1 kg et 1,5 kg de fluide. Van der Mark quant à lui, utilise un gilet de refroidissement pour réduire sa température corporelle juste avant le début de la course. Grâce à cela, le Néerlandais s’assure de ne ressentir les méfaits de la chaleur plus tardivement que ses adversaires.
 
Heureusement, aucune des épreuves à venir n’est aussi intense en termes de chaleur et d’humidité que le Round de Thaïlande. Suivez le reste du déroulement de la saison avec le VidéoPass WorldSBK !