La star britannique Leon Camier (Red Bull Honda World Superbike Team) se prépare à vivre un gros week-end sur le Prosecco DOC UK Round, lui qui apprend que la patience est mère de toutes les vertus alors qu'il continue à récupérer des blessures consécutives à son accident sur le MotorLand Aragón.

Camier a fait son retour en piste à Imola il y a deux semaines, mais il s'est rendu compte qu'il n'avait pas encore récupéré à 100% et, après avoir roulé le vendredi, il a choisi de manquer la suite du week-end. Il va désormais se rendre à Donington Park où il espère que son corps aura récupéré un peu plus et ainsi pouvoir faire le show pour son public.

"C'est compliqué, parce que je me sens mieux dans les choses de la vie quotidienne, mais la douleur est toujours là", explique le pilote de 31 ans. "Ça s'améliore doucement, ce qui est difficile parce que, compte tenu de mon expérience avec d'autres blessures, je m'attends à récupérer plus vite. Mais on m'a dit que cela pouvait prendre des mois et tant que je ne serai pas remonté sur la moto, je ne saurai pas vraiment comment je vais."

C'est donc une question de patience, ce qui ne fait pas forcément partie des qualités des pilotes. Mais Camier a essayé toutes sortes de méthodes pour retrouver la forme. "Avec d'autres blessures, on peut pousser et forcer un peu plus la récupération. Mais avec celle-ci, j'ai eu tous les traitements possibles. J'ai fait des traitements Indiba, magnétiques, et même de la physiothérapie. J'ai fait tout ce qu'il était possible de faire pour que ça se reprenne, mais il faut encore du temps."

Camier entend en tout cas essayer de courir ce week-end à Donington Park, même s'il sait qu'il est trop tôt pour beaucoup en demander à son corps. "Je vais essayer de courir à nouveau et je verrai ce qui se passe, mais tant que je ne serai pas monté sur la moto, je ne saurai pas vraiment. Cela faisait quatre semaines que j'étais tombé quand j'ai essayé de rouler à Imola, mais à Donington cela fera six semaines, ce qui est toujours trop tôt."

"J'ai eu quelques jours off après Imola", poursuit Camier. "La douleur dans mes muscles s'était à nouveau intensifiée après que j'ai roulé, j'avais plus mal qu'avant ! J'ai donc pris quelques jours de pause, je suis retourné en Andorre, j'ai repris l'entraînement et j'ai remis mon corps en marche. Quand c'est dur pour le corps, vous pouvez à peine dormir parce que vous avez tout simplement mal, vous ne pouvez pas vous tourner, vous ne pouvez rien faire."

Le fait de s'être rendu à Imola en étant prêt à rouler, d'avoir enfourché sa moto et d'avoir fini par ne pas courir aurait posé problème à quiconque, et le pilote Honda n'a pas fait exception. "C'est un état d'esprit différent, je suis allé là-bas sans savoir si on me laisserait courir. Et puis j'ai essayé, je n'étais pas en contrôle, j'ai donc fini par chuter à nouveau parce que je n'arrivais pas à rouler correctement. Nous avons essayé un plus long run dans la deuxième séance, pour voir comment je me sentais. Mais j'avais tellement mal à la suite de la première séance, mon corps était enraidi et c'était encore pire pendant la deuxième séance. Quand j'ai eu besoin d'attaquer fort, je n'ai pas pu, je n'avais rien, alors on a décidé d'arrêter là."

Malgré la douleur avec laquelle il a dû composer, Camier espère ne pas rééditer l'expérience d'Imola, car son objectif est bien de prendre la piste devant son public. Il comprend néanmoins qu'il lui faut être prudent. "S'engager sur le week-end complet est plus difficile, surtout le samedi parce que c'est une journée pleine. Ce qui m'inquiète pour ce week-end c'est que, si mon corps reste enraidi, ça va aller de pire en pire au fil du temps. On va donc établir un plan et voir ce qui est mieux pour mon corps."

"J'ai hâte de rouler devant mon public, je dois essayer de ne pas le voir comme une pression supplémentaire. Si je n'arrive pas à rouler correctement, je serai juste dangereux pour moi-même et pour les autres pilotes. Cela ne sert à rien de rouler en 15e position, de chuter et potentiellement d'empirer la situation pour les prochaines courses. Mais mettre un terme à son week-end n'est pas une décision facile à prendre."

Quoi qu'il advienne, il lui sera de toute façon utile d'être sur le circuit avec son équipe : "Quand je ne roule pas, je regarde la séance depuis le bord de piste. J'ai commencé à faire ça le vendredi à Imola et il y a des choses que j'ai pu voir quant au comportement de la moto par rapport aux autres. J'ai pu voir les trajectoires que prenaient Jake et Jason, j'ai pu essayer de comprendre ce qu'ils essayaient de faire. J'ai pu voir beaucoup de choses depuis le bord de piste, mais c'est encore mieux si je pilote !"

Suivez la progression de Camier pour son retour ce week-end, lors du Prosecco DOC UK Round, grâce au WorldSBK VideoPass.