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Après une wilcard prometteuse l’an dernier à Magny-Cours, c’est dans quelques jours que Steffie Naud (Flembbo Leader Team) fera ses premiers pas à temps plein en Championnat FIM World Supersport 300 à l’occasion du Round Motocard d’Aragón.

Avant de donner le coup d’envoi des hostilités, la Française, originaire de Clermont-Ferrand, s’est confiée au micro de WorldSBK.com pour partager son histoire et ses objectifs pour sa première année sur la scène mondiale au sein d’une grille comptant pas moins 50 pilotes.

En quelques mots, peux-tu revenir sur ton parcours ?

« Après avoir appris à passer les vitesses sur une motocross entièrement conçue par mon père, j’ai commencé la compétition en 50 Open au guidon d’une Aprilia RS (une catastrophe !). Deux ans plus tard, j’ai participé à la 125 Junior Cup durant deux saisons, une catégorie très formatrice. En 2008 et 2009, j’ai disputé la Coupe Kawasaki où j’ai remporté le titre féminin dès ma deuxième année. Après quoi, j’ai fait une année d’entraînement en 1000cc pour me préparer au Promosport et j’ai également disputé plusieurs épreuves d’endurance, comme les 24h Barcelone et les 8h de Spa-Francorchamps. Malheureusement l’année d’après, lors de la première course en Promosport, j’ai été victime d’un grave accident en me faisant percuter par un autre pilote à la suite d’une petite chute. J’ai fait 15 jours de coma, et j’ai dû suivre une longue phase de rééducation. Après quelques essais infructueux en 1000cc, j’ai finalement repris la compétition en Promosport 400 en 2017, sur une Yamaha, et à nouveau en 2018, mais cette fois-ci au guidon d’une Kawasaki qui m’a d’ailleurs permis de terminer à plusieurs reprises parmi les cinq premiers. »

Qu’est-ce qui t’a amenée en WordSSP300 cette année ?

« Tout a commencé l’année dernière, quand j’ai contacté la FFM pour me renseigner quant à la possibilité de faire une wildcard à Magny-Cours en WorldSSP300 suite à mes bons résultats. Ce fut une demande quelque peu improbable pour moi mais... celle-ci a été acceptée, et j’ai été mise en contact avec le manager du Team Flembbo, Laurent Engel, lequel a décidé de me soutenir pour cette épreuve. Cela m’a été d’une grande aide, car il y avait beaucoup de choses à organiser comme notamment la machine à préparer pour être en conformité avec le règlement. Et au final, je suis parvenu à me qualifier pour la course, ce qui n’était pas facile avec une moto qui était bien moins performante que les autres du plateau. Ensuite, Laurent m’a proposé un guidon pour 2019. J’ai eu du mal à y croire, mais après être arrivée à réunir les sponsors nécessaires, je vais enfin commencer ma première saison en mondial. »

L’année dernière, Ana Carrasco a été la première femme sacrée Championne du Monde (en solo). Est-ce une source de motivation supplémentaire pour toi ?

« Tout d’abord, je pense que sa réussite joue beaucoup en faveur des femmes dans le monde de la compétition moto. Il me semble qu’il est un peu plus facile depuis son titre d’obtenir les faveurs et surtout la reconnaissance des femmes dans cette discipline de la part des sponsors. Ensuite, en ce qui me concerne, c’est super de partager la piste avec elle, mais je me concentre surtout sur mon travail. Ana compte plus d’expérience, elle a commencé plus jeune et elle a notamment évolué en Moto3. Je suis consciente que je n’ai pas le même niveau, mais après les essais que nous avons réalisés en Aragón et aux vues des chronos, je sais que j’ai ma place ici ! »

Quels sont tes objectifs pour cette première épreuve au MotorLand Aragón ?

« Ne pas être ridicule (rires) ! Non, d’abord, je voudrais terminer devant les pilotes que je connais du Promosport et surtout, pouvoir participer à la course du dimanche. Nous sommes très nombreux et, à l’issue des qualifications et de la course de la dernière chance, il n’y aura que 36 d’entre nous sur la grille le dimanche et je souhaite faire partie de ceux-là. Du côté du team, ils aimeraient que nous soyons présents lors de l’ultime épreuve du Championnat au Qatar, ce qui impliquerait de figurer parmi les 20 premiers au classement général... mais je ne me projette pas jusque-là pour l’instant. »

Tu ne connais pas encore certains tracés du calendrier, mais tu as pu tester en Aragón. Comment abordes-tu cette première épreuve en comparaison aux prochaines ?

« En fait, j’avais déjà roulé au MotorLand Aragón, donc lors des essais j’étais assez sereine. Mais il nous a quand même fallu beaucoup de temps pour trouver les bons réglages, donc on est un peu inquiets pour ce qui sera des circuits qui me sont inconnus. À nous de nous adapter. »

Concernant ton entourage, as-tu un coach pour t’aider à analyser tes trajectoires et progresser ?

« J’aurai d’abord le soutien de mon coéquipier, Enzo De La Vega. On s’entend vraiment très bien, et il a déjà deux années d’expérience en mondial. Il connaît aussi bien les circuits que la moto, donc c’est un réel plus pour moi. Mon père sera également à mes côtés sur chaque course, notre symbiose est sans commune mesure. Il sera dans le box et travaillera principalement sur les réglages des suspensions de ma machine. »

Suivez les premiers pas de Steffie Naud en Championnat FIM World Supersport 300 avec le VidéoPass WorldSBK.