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Guyot : « Une vraie volonté de Yamaha d’unir les efforts »

Wednesday, 27 March 2019 14:20 GMT

Exclusivement concentré sur le WorldSSP cette année, le GMT94 s’est offert sa première victoire dans la catégorie grâce à Jules Cluzel en Thaïlande.

Connu pour son palmarès en Championnat du Monde d’Endurance, le GMT94 Yamaha est uniquement engagé en WorldSSP cette saison. C’est à Jules Cluzel et à Corentin Perolari qu’a été confiée la tâche de mener l’équipe de Christophe Guyot vers la plus haute marche du podium.

Mais lorsque l’on compte un certain Cluzel dans ses rangs, vice-Champion à plusieurs reprises, il y a fort à parier que le team tricolore vise un peu plus. Et pour cause, il ne lui a fallu que deux rendez-vous pour s’offrir son premier succès.

Avant le retour du paddock WorldSBK en Europe, Christophe Guyot livre au micro de WorldSBK.com ses premières impressions quant à la saison en cours, ses objectifs, mais aussi l’avenir de sa structure...

Deux podiums, dont une victoire, après des essais hivernaux réussis. Un début de saison parfait pour le GMT94 ?

« Au moment où tu te lances dans ce genre de challenge, tu tentes de le relever parce que tu te dis que c’est possible et que cela fonctionnera à un moment ou à un autre. Mais quand tu gagnes, tu trouves ça incroyable et c’est tout le paradoxe de ce qu’on vit. C’est vrai que nous avons réalisé un très bon début de saison. En Australie, tout n’était cependant pas parfait. Jules s’est toutefois très bien débrouillé. Il est resté positif et constructif. Cela nous a permis de progresser pour gagner ensuite en Thaïlande. Restons toutefois lucides, Phillip Island et Buriram sont toujours deux épreuves particulières. On n’y gagne pas un championnat, mais nous pouvons éventuellement le perdre. Nous pouvons être satisfaits de revenir de cette tournée avec de gros points. »

Jules Cluzel endosse d’emblée le statut de prétendant à la couronne, peut-on d’ores et déjà dire que le team Bardahl Evan Bros. WorldSSP est votre principal adversaire cette saison ?

« Il y en aura d’autres. Nous savions que Randy Krummenacher et Federico Caricasulo sont habituellement rapides en début de saison. Il n’y a donc aucune surprise. Je vois bien des pilotes comme Thomas Gradinger qui n’a de cesse de monter en puissance, Isaac Viñales ou encore Hikari Okubo qui commence à faire des choses qu’il ne faisait pas l’an passé avec la Kawasaki. Je pense que ceux-là peuvent surprendre. Quant à Lucas Mahias, il retrouvera les avant-postes à un moment ou un autre, c’est une certitude. Nous ne sommes pas tout seuls ! »

Et du côté de MV Agusta et de Honda ?

« Avant l’Australie, je ne vais pas cacher que nous avions placé Raffaele De Rosa comme notre adversaire le plus dangereux en raison du nouveau règlement. Cela n’a pas été le cas en début de saison, mais le Championnat est loin d’être joué. Il y a huit courses en Europe et deux autres en outre-mer, lesquelles seront déterminantes. La MV Agusta sera très clairement dans le coup. Quant à la Honda, il n’y a pas de raison qu’elle ne soit pas dans le match avec de bons pilotes. Hannes Soomer ou Jules Danilo peuvent réaliser de belles choses. »

Au sujet du nouveau règlement, comment cela se présente-t-il ?

« L’électronique est la même pour tous. De plus, le régime moteur des Yamaha a été quelque peu réduit. Sans entrer dans les détails, les autres constructeurs bénéficient de plusieurs concessions pour leur permettre de rivaliser. La puissance des moteurs est désormais plus ou moins équivalente. »

Pouvez-vous nous en dire plus au sujet du soutien dont vous disposez de la part de Yamaha ?

« C’est tout simplement le même soutien que nous avions en Championnat du Monde d’Endurance. Au-delà du WorldSSP, c’est un accompagnement qui est lié à notre engagement autour de projets en direction de la jeunesse, des motards et de nos ambitions respectives avec la marque. Yamaha ne devait pas maintenir son soutien en WorldSSP. La Yamaha YZF-R6 dominera avec ou sans nous. Mais puisque nous y sommes, Yamaha est toujours aux côtés du GMT94. »

Qu’est-ce qui fait la force de la Yamaha ?

« Selon moi, c’est l’esprit de famille qui fait la différence. Il y a une vraie volonté de Yamaha d’unir les efforts de chacune des équipes. Je ressens que c’est quelque chose d’unique. Pour moi, c’est la clé de la performance de ces motos. Ils en viennent à accueillir les meilleurs pilotes. Depuis 2016, c’est la même moto avec le même châssis et le même moteur, pourtant nous ne cessons de progresser. La force de Yamaha est de savoir fédérer et de partager les expériences. C’est le rôle d’Andrea Dosoli qui ne ménage pas ses efforts pour permettre à tous de réussir et d’aider les structures qui courent avec des YZF-R6. C’est la “Yamaha Family”. Au bout du compte, c’est le pilote et l’organisation de son équipe qui font la différence.... En étant seul, je suis certain que nous n’irions pas aussi vite. »

Si Jules Cluzel vise le titre, quels sont les objectifs de Corentin Perolari ?

« Corentin n’a fait que de découvrir de nouveaux circuits depuis la fin de la saison dernière. Nous préférons dire qu’il a été chanceux, car il occupe aujourd’hui la sixième place au général malgré des deux départs de course difficiles. À Buriram par exemple, il a échappé au pire au départ en percutant la moto d’Ayrton Badovini. Il dispose de la même moto que Jules, nous lui laissons du temps. Il profite de l’expérience de Jules, et ça se passe très bien. Je pense que dès Aragón, Corentin figurera parmi les cinq ou sept premiers. J’en suis intimement persuadé. Il doit encore travailler sa façon d’aborder les qualifications. Il se met peut-être beaucoup de pression... En cherchant la deuxième ligne, il part finalement 14e... Il va y arriver, il faut lui laisser le temps. Il est encore jeune, il n’a que 20 ans et l’avenir est entre ses mains. »

Il est encore tôt, mais la saison passe vite, envisagez-vous d’étendre le GMT94 à d’autres catégories du paddock comme le WorldSBK, le WorldSSP300 voir l’ESS ?

« La réponse est très simple : nous pourrons envisager quelque chose d’autre dès lors que nous serons Champions du Monde. Nous disposons d’une structure qui doit se diriger vers le titre. Nous cherchons également à permettre à un jeune pilote de se hisser sur le podium. Rien ne changera tant que nous n’aurons pas atteint ces objectifs. »

Suivez la progression du team GMT94 Yamaha dès le prochain rendez-vous du calendrier au MotorLand Aragón avec le VidéoPass.