Danilo : « J’espère figurer régulièrement dans le Top 10 »
Après cinq années dans le paddock MotoGP™, le Français poursuit sa découverte du WorldSSP au guidon d'une Honda
Avant le retour du WorldSBK en Europe, Jules Danilo (CIA Landlord Insurance) a accordé une entrevue à WorldSBK.com pour livrer ses impressions après les deux premières étapes du Championnat FIM World Supersport.
Comment cette première course en WorldSSP à Phillip Island s’est-elle déroulée, et comment te sens-tu au guidon de la Honda CBR600RR ?
« C’est un début de saison positif. Le Test à Phillip Island a été plus délicat, mais durant l'épreuve, j’ai progressé à chaque séance. Je me situais dans le Top 15, mais j’ai réussi à me qualifier en 12e position. C’était une course particulière, avec l’arrêt obligatoire pour le changement de pneus, mais j’ai atteint mon objectif qui était de terminer parmi les dix premiers. Sur la moto je me sens à l’aise. Au fil des sessions, j’ai compris ce qu’il fallait ajuster pour être au mieux. Étant habitué à des châssis rigides, on a durci un peu plus la machine, surtout à l’arrière et ça me va plutôt bien ! »
À Buriram, tu as malheureusement dû abandonner suite à un problème technique. Pensais-tu faire un aussi bon résultat qu’à Phillip Island ?
« C’était important de confirmer le bon résultat de Phillip Island et sur l’ensemble du week-end, on peut voir que c’était le cas. J’étais très proche du Top 10 et je me suis à nouveau qualifié 12e sur la grille. Au vu des températures élevées et du tracé, on s’est dit qu’on allait assouplir légèrement la machine, mais il s’est avéré que cela ne me convenait pas. Nous sommes donc revenus aux mêmes réglages qu’en Australie. C’est un bon point, ça veut dire qu’avec le bon set-up, la moto fonctionne bien sur différents circuits. J’ai pris un bon départ, mais j’ai été heurté par Hartog, ce qui m’a fait percuter Badovini. Finalement, j’ai réussi à gagner deux places et je me retrouve avec Mahias, avant de perdre le contact avec le groupe de tête à la fin du premier tour. Je roulais plutôt bien, dans les 1’38.5, malheureusement j’ai rencontré un problème technique, j’ai manqué de puissance et la moto s’est arrêtée. Quand je suis rentré au box, avec le team, nous avons compris que c’était lié à l’antiparasite. »
Comment cela se passe dans l’équipe ?
« J’adore ma nouvelle équipe. Quand on est à l’étranger, nous passons beaucoup de temps ensemble et nous apprenons à nous connaître. Il y a vraiment une bonne ambiance, on plaisante tout en restant très professionnel, je suis très content. Ils ont fait un super travail sur la moto pendant l’hiver, même s’il y a encore du potentiel à exploiter. »
On peut voir qu’il y a un écart entre les Yamaha, les Kawasaki et ta Honda. Penses-tu que cet écart est trop important pour rivaliser avec eux pour la victoire ?
« L’année dernière, avec les concessions, Honda a pu bénéficier d’une nouvelle pièce, mais en contrepartie nous avons perdu en régime moteur. À mon sens, c’est compliqué d’aller décrocher une victoire. Sur cette moto, Jules Cluzel avait fait la pole position à Buriram en 1’37,6 il y a deux ans, et pourtant samedi avec un tour en 1’38,1, je me suis qualifié 12e. On voit que les Yamaha ont fait un grand pas en avant, et cette baisse du régime moteur nous pénalise. Je pense que j’avais le potentiel pour une huitième place en Thaïlande, la moto est performante, mais pour ce qui est de gagner, je ne sais pas. Il faut que je me le prouve à moi-même. »
As-tu identifié sur quels points de ton pilotage tu dois travailler pour la suite ?
« En terme de pilotage, c’est un plaisir de retrouver de bonnes sensations ! Je maîtrise de mieux en mieux la moto. C’est assez différent d’une Moto2, il faut la ralentir davantage en entrée de virage, pour pouvoir faire passer la puissance, mais je pense m’y être plutôt bien habitué. Je dirais que ce qui me manque pour aller un peu plus vite, c’est d’abord essayer de freiner moins tard, en particulier en qualifications, pour mieux accélérer ensuite et exploiter les pneus neufs au maximum. Je dois me relâcher davantage à l’approche d’une courbe. »
Tu connais bien le Motorland Aragón, quels sont tes objectifs là-bas ?
« C’est une piste que j’apprécie et j’y ai roulé il n’y a pas très longtemps. En regardant les chronos de l’année dernière, j’ai l’impression qu’il n’y a pas beaucoup d’écart avec ceux du Moto2. Maintenant que je suis à l’aise sur la moto, avec un réglage de base qui fonctionne bien, ce sera à moi de prendre mes marques et de donner mon maximum. Je garde le même état d’esprit et j’espère me hisser à nouveau dans le Top 10. »
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